Organisation : Alexis Cukier et Arnaud François

Matinée (10h – 12h45)

10h : Accueil des participants

10h;15 – Catherine Larrère (Professeure émérite de philosophie, Université Paris I Panthéon Sorbonne) :

« Gorz : le travail et la nature »

11h – Adeline Barbin (Docteure en philosophie, Université Paris I Panthéon Sorbonne) :

« Gorz : l’autonomie au cœur de l’écologie »

12h – Arnaud François (Professeur de philosophie, Université de Poitiers) :

: « Travailler, produire, consommer : la question du besoin »

 

Après-midi (14h30 – 17h30)

 

14h30 – Pierre Charbonnier (Chargé de recherche en philosophie, CNRS) :

« Réflexions sur la notion d’Etat social écologique »

15h15 – Paul Guillibert (Doctorant en philosophie, Université Paris Nanterre) :

« Staying with production ? Le travail et les modalités de
l’action »

16h15 – Alexis Cukier (Maître de conférences en philosophie, Université de Poitiers) :

« Le travail vivant, l’exploitation et la lutte des classes au prisme de l’écologie politique »

17h – Discussion générale

 

Présentation :

 

Les recherches récentes dans le domaine de l’écologie politique et plus largement des humanités environnementales (et notamment l’anthropologie, la géographie et l’histoire de l’environnement) interpellent l’ensemble des lieux de la philosophie, depuis la métaphysique et l’épistémologie jusqu’à l’éthique et la philosophie politique. Dans cette journée d’étude, nous proposons d’examiner spécifiquement le rapport entre écologie politique et philosophie sociale et politique au prisme du problème classique des rapports entre travail et nature.

Cet angle d’attaque est motivé par des considérations d’ordre conceptuel, mais aussi par des enjeux sociaux et politiques contemporains. D’un côté, si le concept de travail a toujours été défini par opposition (plus ou moins complexe) avec la nature, la redéfinition de cette dernière par l’écologie politique ne peut laisser indifférente la conception philosophique du travail. Inversement, la philosophie sociale et politique du travail a proposé ces dernières années – sur la base notamment de la psychologie et de la sociologie du travail – des éléments de redéfinition du concept de travail (et notamment de travail vivant), qui n’ont pas toujours intégré sérieusement les apports de l’écologie politique, mais qui sont à même d’entrer en consonance avec certains de ses arguments. Comment alors redéfinir philosophiquement aujourd’hui les rapports entre les concepts de nature et de travail, pour rendre raison du bouleversement théorique produit par les humanités environnementales ?

La critique du productivisme et la mise en évidence par l’écologie politique de la destruction en cours des éco-systèmes ainsi que de l’urgence d’y trouver une réponse radicale posent par ailleurs un certain nombre de problème d’ordre fondamental à la philosophie politique, qui concernent notamment les moyens et les fins de la critique du capitalisme, et, d’un point de vue conceptuel, les théories de l’Etat, de la démocratie et de l’autonomie politique.

L’optique de cette journée d’étude incite à concevoir ces questionnements en rapport à la nécessaire transformation du procès, de l’organisation et de la division du travail dans la perspective d’une « transition écologique » – qu’il faut bien entendu aussi questionner pour elle-même. Comment prendre en compte le travail réel dans les projets de développement écologiquement soutenable ? Quel rôle peuvent avoir les travailleurs et les travailleuses (ce qui ne revient pas au même comme l’a montré notamment l’éco-féminisme) dans un tel processus ? Comment penser ensemble les perspectives d’une planification démocratique de la transition écologique, d’une préservation des espèces animales et de la santé des êtres, d’une réduction du temps de travail et d’une profonde transformation des manières de produire, de consommer, et de vivre en commun ?

Cette journée d’étude conviera des philosophes spécialistes de l’écologie politique ou du travail à examiner ces problèmes au prisme de leurs recherches en cours.