Cette journée d'études organisée par Alexis Cukier (MAPP, Université de Poitiers), Davide Gallo Lassere (University of London Institute in Paris), Paul Guillibert (CNRS/ISJPS), Frédéric Monferrand (ISJPS/Phico-NoSoPhi, Université Paris 1), aura lieu le 20 mai 2025 au Centre Lourcine de l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne (1, rue de la Glacière), salle 13.
Programme : 
 
 10h-12h : Capitalisme vert ou décroissance
10h – Maura Benegiamo : « Au-delà de la façade verte : exploitation numérique et crise de la transition dans le secteur agricole »
10h30 – Daniel Tanuro : « Une stratégie écosocialiste de décroissance »
11h – Discussion
– 13h30 – 15h30 : Écosocialisme et planification
13h30 – François-Xavier Hutteau : « Incertitude et inconnu : les enjeux de la planification au XXIe siècle? »
14h – Michael Löwy : « Qu’est-ce que la planification écosocialiste ? »
14h30 – Discussion
– 16h-18h : Écofeminisme et reproduction 
16h – Sara Marano : « Féminisme de la subsistance. Enjeux théoriques et réflexions stratégiques »
16h30 – Ariel Salleh : « An EcoFeminist Reflection on EcoSocialism »
17h – Discussion
 
Argumentaire :
L’industrialisation du monde et des rapports à la nature a fait l’objet de nombreuses critiques écologiques, au sein desquelles le marxisme a occupé une position ambivalente. Pour une part, il a été dénoncé comme l’une des traditions politiques ayant le plus contribué à présenter le développement technologique comme un facteur de progrès. Mais, pour une autre part, il a été valorisé comme l’une des traditions intellectuelles ayant poussé le plus loin l’analyse du productivisme propre au capitalisme, et s’est même largement réinventé au contact de la question environnementale. De « l’école de la rupture métabolique » à « l’écologie-monde », nombreuses sont aujourd’hui les théorisations des crises écologiques déclenchées par l’accumulation infinie de profit. L’hypothèse sous-jacente à cette journée d’étude est que l’éco-marxisme entre actuellement dans une nouvelle phase de son histoire. Dorénavant, ce ne sont plus seulement les catastrophes écologiques, mais aussi les moyens politiques de les conjurer qui occupent l’attention. En d’autres termes, ce n’est plus seulement la critique théorique du capitalisme, mais aussi les perspectives stratégiques autrefois explorées par le marxisme qui cherchent aujourd’hui à se renouveler. Trois grandes propositions nous paraissent à cet égard se dessiner, qui représentent trois manières d’imaginer une démocratisation de la vie socio-économique à l’heure de l’anthropocène : celle de la planification écosocialiste, celle de la décroissance, et de celle de l’invention de formes de reproduction éco-sociales autonomes et localisées. L’ambition de cette journée d’étude est d’explorer et de confronter entre elles ces trois propositions.