La reconnaissance d’un art pariétal du paléolithique supérieur n’est intervenue qu’au tout début du XXe siècle. Depuis, tout en étant légitimement soucieux de prendre cet art au sérieux, les préhistoriens n’ont cessé de voir dans ces formes peintes et gravées, l’expression d’un univers symbolique. En cela, ils n’ont pas seulement remarqué que les hommes du paléolithique associaient des formes et des signes ; ils ont interprété ces formes comme des signes. Mais une telle démarche n’aboutit-elle pas à faire disparaître ces œuvres en tant qu’œuvres d’art ? Car peut-il exister un art qui ne soit art des formes ?

Prenant particulièrement appui sur l’analyse des peintures de Lascaux (Dordogne) comme sur celle des pierres gravées de La Marche (Vienne), il s’agit de faire valoir l’enjeu expressif des formes afin de proposer un tout autre modèle d’interprétation et de jeter les bases d’une philosophie de l’art paléolithique.